Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/412

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filles de 12. ans, ni les garçons de 14. 4o. Que les nourrices & les femmes grosses y sont obligées aussi ? 5o. Que l’épuisement du travail est une fausse raison, sur laquelle on ne doit jamais s’accorder de dispenses du jeûne ? 6o. Qu’une des principales raisons pourquoi il faut souffrir le tourment de la soif les jours de jeûne, sans qu’il soit permis de se désalterer avec une goute d’eau ; c’est que par la soif tout se trouve consterné dans l’œconomie du corps : que tout y est ralenti & retardé, coction, digestion, distribution : que les liqueurs croupissent, s’aigrissent, & se salent par leur lenteur : que les fibres imbibées d’une saumure qui les pénetre & les séche, font sentir à l’ame une impression douloureuse & au corps une anxieté insupportable : que, rien n’exposant plus la vie que le desséchement qui l’abrege, rien par conséquent ne doit tant incommoder la nature, que ce qui la menace de ce desséchement ; qu’ainsi ce seroit s’entendre mal à la mortifier, que de lui épargner la soif dans le jeûne ? 7o. Que c’est un abus de tuer à l’Hôtel-Dieu de Paris, plus de six bœufs en Carême, & qu’il ne faut pas souffrir qu’à l’avenir il y ait plus de quatre cens cinquante personnes qui fassent gras à Paris, pendant ce tems-là. 8o. Qu’on ne doit dispenser