Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/49

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Mais si le sel est si salutaire au corps, ce n’est qu’autant qu’on en sçait user. Il est composé, comme nous avons dit, de parties fines & penetrantes, qui servent à dissoudre les alimens ; mais lorsqu’il est pris en trop grande quantité, ces mêmes parties, qui sont d’elles-mêmes corrosives, peuvent produire plusieurs effets dangereux. Le premier, c’est de ronger l’estomac & les intestins, le second de rendre le sang acre & brûlant, le troisiéme de consumer l’humeur balsamique du corps. Il s’ensuit donc que le sel pris avec excés, est aussi pernicieux, que ce même sel pris avec moderation peut être salutaire. Il y a même des personnes qui sans faire excés de sel, peuvent s’en trouver incommodées : celles qui sont naturellement maigres & séches, les nourrices qui n’ont pas assez de lait, les femmes grosses, les mélancoliques, les scorbutiques[1], ceux qui sont sujets à des inflammations, ceux qui ont des dartres, ou d’autres maladies semblables, produites par une serosité pi-

    insereret, donec omnes haberent digitos suos in sale, nec fas erat posteà cuiquam impunè mutare sententiam ; ea verò consuetudo à priscis majoribus desumpta est, nunc verò novum sæculum, novique mores exorti sunt gravitati, fidei & constantiæ majorum, in rebus istis politicis parum respondentes. Voïez Untzer. de Sale, p. 147.

  1. Mundius de Esculentis cap. xi. de sale. immodicus ciborum salitorum usus scorbutum & cachexiam sæpe parit.