Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/66

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avec lequel on l’emploïe dans la plûpart des maladies, où il est besoin de rafraîchir[1]. Il calme l’ardeur des entrailles, il éteint la soif, il bride l’effervescence de la bile ; & quand on le mêle à propos dans les assaisonnemens, la santé, pour l’ordinaire, n’y gagne pas moins que le goût[2].

Le Jus d’Orange aigre, n’est point inferieur au verjus ; il fortifie la digestion, il donne de l’appétit, il rafraîchit ; mais il en faut user plus sobrement, sans quoi il peut incommoder l’estomac & la poitrine, en les picotant un peu trop rudement. Nous avons dit, en parlant du vinaigre, que cet acide étoit dangereux à la plûpart des femmes, nous l’avons même accusé d’être corrosif ; mais nous remarquerons ici, que l’Auteur du Traité des Dispenses est d’un autre sentiment, lui néanmoins que l’acide du sucre a tant effraïé. Il tâche donc de justifier le vinaigre sur les deux accusations suivantes ; l’une, qu’il est nuisible aux femmes ; & l’autre, qu’il est corrosif. Quant à la premiere, il répond,

  1. Omphucium, calidis morbis omnibus, feliciori juvamento est, quàm acetum quod præter refrigerandi vim, & caliditate acri pollet, secùs ac omphucium. Schrod. Pharm. class. 2.
  2. Petr. Gont. lib. 9. cap. 4. Omnibus intinctibus accommodatur, & his tam ad voluptatem quàm ad sanitatem admisceri solet.