Aller au contenu

Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/67

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

« qu’il ne faut pas dire du vinaigre, pour le rendre suspect au monde, qu’il en incommode la plus belle partie, parce que s’il nuit aux femmes, comme on le croit, il y a quantité d’autres choses plus dangereuses, dont il faudroit donc ôter la possession au genre humain ; on en sera quitte, continuë-t-il, pour leur en ménager l’usage, en le rendant plus ami des nerfs par le moïen des fleurs de sureau ou d’œillets qu’on y fera infuser. »

On s’étonnera peut être qu’un Auteur, qui fait si fort l’austere, témoigne ici quelque tendresse pour les Dames, en les appellant de si bon cœur, la plus belle partie du monde ; mais outre qu’il souscrit en cela au sentiment commun, cette expression lui est d’autant plus pardonnable, qu’elle pourroit bien être l’effet de quelques[1] panais sauvages, mangez par mégarde, ou de quelques noix qu’il n’auroit pas songé à faire tremper dans de l’eau.

Pour la seconde, il avertit qu’il n’en est pas de l’acide du vinaigre, comme de celui des mineraux. Que celui du

  1. Il dit que les panais sauvages sont propres à attendrir les cœurs, p. 77. & que les noix, à moins qu’on ne les fasse macerer dans l’eau, sont telles, que les personnes trop sensibles ou trop tendres, doivent s’en garder, p. 382.