Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/76

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où on voit que Morison n’avance pas comme de lui, que les habitans du Nord doivent à la moutarde leur solidité d’esprit ; mais qu’il met cette prétenduë observation sur le compte de vivés. Peut-être Pythagore s’explique-t-il plus ouvertement ; il n’y a, pour s’en éclaircir, qu’à consulter Pline, à qui l’anonyme nous renvoïe. C’est au chap. 22. du Livre 20. à la verité, il nous renvoïe au chap 12. mais c’est qu’apparemment il a pris la citation dans Pierre Gontier, qu’il copie souvent sans rien dire, & qui cite ainsi par mégarde le chap. 12. pour le chap. 22. en rapportant ce que Pline fait dire à Pythagore sur la moutarde. Quoiqu’il en soit, voici ce qu’on trouve dans ce chap. 22. Synapi cujus in sativis tria genera diximus, Pythagoras principatum habere ex his quorum in sublime vis feratur, judicavit, quoniam non aliud magis in nares & cerebrum penetret. C’est-à-dire, qu’entre toutes les choses qui frappent vivement le nez & le cerveau, la moutarde, selon Pythagore, tient le premier rang, n’y aïant rien qui pénétre l’un & l’autre avec plus de force. Qu’y a-t-il là, qui donne lieu de penser que ce Philosophe estimât si fort la moutarde, & sur tout qu’il en fît cas, à cause du cas qu’il faisoit