pérament flegmatique, à ceux qui sont accoûtumez à de grands travaux de corps, à ceux qui passent leur vie dans des climats froids & humides, &c.
L’Auteur du Traité des Dispenses, effraïé de la mauvaise odeur de l’ail, ne peut s’imaginer que cette racine puisse être bonne à quelque chose ; il ne songe qu’à la décrier, & ses déclamations sur ce sujet, sont accompagnées de certains traits d’érudition, qu’on ne sera peut-être pas fâché de voir ici. Il ne se contente pas de dire que l’ail est quelque chose de pernicieux ; mais il s’écrie avec un Auteur du cinquiéme siécle[1], dont il rapporte le nom à la marge, sans donner avis qu’il a pris dans Pierre Gontier[2] cette citation qui lui a paru quelque chose de beau sans doute : Heureux le nez qui n’est point exposé à se sentir empoisonné par l’horrible odeur des aulx ! Mais il cite les Grecs qui excommunioient ceux qui mangeoient de l’ail : mais il cite les Egyptiens qui s’étoient fait une divinité de l’ail, aimant mieux, nous dit-il, s’obliger à l’adorer, qu’à le manger : mais il cite