Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/94

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plûpart des infirmes[1], sans charger leur estomac : l’expérience confirme leur sentiment. Nous avertirons à ce sujet, que c’est une mauvaise coûtume, d’avaler le jaune de l’œuf sans le blanc[2], comme font quelques personnes qui croïent par-là se nourrir davantage. Le jaune tout seul s’enflamme aisément dans un estomac trop chaud, & quand il y rencontre trop d’humeurs impures, il s’y corrompt bien-tôt. Au lieu que quand il est accompagné du blanc, il a un correctif qui le modére, & qui lui sert comme de frein : ce qui fait dire à un Sçavant Moderne, que les œufs sont trés-tempérez, & qu’il ne faut point imiter ceux qui les croïant trop chauds, n’osent les permettre aux fébricitans[3]. Les œufs qu’on veut pren-

  1. Ova sorbilia copiosè nutriunt… certum est ab iis corrigi humorum acrimoniam, adeoque in gratiam ægrorum vix excogitari posse commodius alimentum. Præsertim si lubricandus sit venter. Si enim alvi fluxio contigerit, satius erit vitella exhibere ad duritiem cocta cum tantillo macis nucisve moschatæ… Moneo tamen, si bilis abundaverit, ab omni ovotum esu abstinendum esse. Augusti Quirin. Rivini. Dissertat. disput. vj. de Medicinâ in alimentis. cap. 2.
  2. Petr. Gont. lib. undec. cap. 45.
  3. Meritò à Galeno scriptum 11. de Simpl. Med. Facult. cap. 27. Ovum temperaturâ symmetro est frigidius, quia scilicet albumen ad frigidum inclinat : vitellus verò temperatus parumque ad calorem vergit. Hinc fit quod totum potius ovum dum quàm calidum. Oribasius, etiam, Euporist.