Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1700.djvu/117

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de ses amis, d’une salade qu’il fit faire à dessein avec toutes sortes d’herbes bonnes & mauvaises, s’en retourna malade chez soy, & trois jours aprés se mit à courir la Campagne, où on le trouva qui gratoit la terre avec les ongles, & mettoit par tas toutes les pierres qu’il trouvoit. Car étant mort au bout de quelques jours, & ayant été ouvert, il fut trouvé avec un ver dans la tête, lequel étoit comme une petite chenille. On m’a ajoûté que ce ver fut mis dans de l’eau tiede, où après deux jours de vie il mourut, par le moyen de trois ou quatre goutes de vin, qu’on jetta dans l’eau où il étoit : ce qui paroît fort s’accorder avec l’observation que fait Appien, sçavoir que la maladie des Romains fut incurable faute de vin.

J’ay connu un homme, qui après avoir été parfaitement gueri d’un mal venerien, se plaignoit toujours d’une grande douleur de tête, sans qu’on le pût soulager ; cette douleur devint si forte, qu’on jugea à propos de le trépaner ; on luy trouva sur la dure mere un petit ver fort court, & tout rouge, ce ver étant ôté le malade sentit du soulagement, & recouvra une santé parfaite, dont il joüit encore.