Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1700.djvu/119

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

homme se plaignoit, lesquelles sans troubler la raison, ni la memoire, faisoit souffrir le malade si cruellement, que dans les paroxysmes il luy sembloit qu’on luy perçoit la tête avec un fer. On luy fit divers remedes, mais on ne pût le sauver, & le troisiéme jour de son arrivée il mourut. Georges Carnerus, l’un des Medecins qui l’avoient traité, pria les parens de luy permettre d’ouvrir la tête du mort, ce qu’il fit le lendemain 29. de Novembre ; il n’eût pas plûtôt levé la dure mere & la pie mere, qu’il apperçût du côté droit la tête d’un ver, qui à cause de l’air froid se cacha aussitôt dans la substance du cerveau. Carnerus découvrit alors les ventricules du cerveau, & y trouva dedans ce ver, lequel étoit tout rouge, de la longueur du doigt indice, & avoit une tête pointuë toute noire, & un cou velu ; il le prit avec des pincettes, & le mit sur du papier, où le ver mourut aussitôt. Schenckius rapporte cet exemple dans son Traité des douleurs de tête. On prétend qu’il se trouve des vers jusques dans la glande pinéale, & qu’il n’y a presque point de partie dans la tête où