Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1700.djvu/131

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dans de l’eau, & les y bien broyer avec la main, on en verra sortir alors avec le sang plusieurs vers, qui auront un mouvement fort sensible si les foyes sont bien frais. Ces sortes de vers sont connus aux paysans du Languedoc, qui les appellent dalberes, du nom d’un herbe qui passe chez eux, pour produire dans le corps beaucoup de cette vermine : on peut voir là-dessus M. Borel[1] dans ses Observations de Physique & de Medecine. Il est à remarquer que ces vers sont blancs & non rouges : ce qui paroît d’abord extraordinaire, puisqu’il semble qu’ils devroient être de la couleur du sang ; mais ce qui les rend blancs, est qu’il se nourrissent de chyle & non de sang ; car quoique le sang paroisse tout rouge, il est rempli d’une infinité de parties blanches & chyleuses, qui n’ont pas encore eu le tems de se changer en sang : or ce sont de ces petites parties que ces vers se nourrissent sans doute : ce qui les rend blancs. Le sang où il y a des vers n’a pas toujours la plus mauvaise apparence, & je me souviens qu’ayant fait saigner il y a cinq ans

  1. Centur. 3. observ. 4.