Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1700.djvu/130

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n’oserois neanmoins donner ce fait pour certain ; car il se pourroit bien faire qu’on eût pris pour un animal engendré dans le sang quelque moucheron, tombé par hazard dans les palettes. C’est souvent à des méprises semblables que nous devons quantité d’Histoires qu’on nous rapporte comme vrayes, & qui examinées de prés, ne sont que des preuves de la trop grande simplicité de ceux qui s’en disent les témoins. Les vers qui s’engendrent dans le sang, ne sont pas toûjours de même figure ; cependant ceux qu’on y trouve le plus ordinairement se ressemblent assez, & la maniere, dont ils sont faits, merite bien d’être remarquée ; leur corps est figuré comme une feuille de myrthe, & tout parsemé de filamens, semblables à ceux qu’on remarque sur les feüilles naissantes des arbres ; ils ont sur la tête une espèce d’évent comme en ont les baleines, par lequel ils rejettent le sang, dont ils se sont gorgez. Ces mêmes vers se remarquent dans le sang des autres animaux ; & pour les voir, il faut prendre des foyes de veaux, ou de bœufs, tout recemment tirez du corps, les couper en petits morceaux, puis les jetter