Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1700.djvu/144

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ladie, & ne sçavent si c’est une vene, un nerf, ou un ver : pour moy, qui suis témoin oculaire de la chose, & par consequent plus à croire que ceux qui ne l’ont apprise que par oüi dire, j’assûre que cela paroît être un ver blanc fort delié, & de la figure d’une soye torse, lequel sort dehors, & dont la partie, qui paroît, ressemble à un nerf desseché : si cette partie vient à se rompre & à se détacher du reste, le malade en ressent de grandes douleurs dans le corps & dans l’esprit.

Ce ver s’appelle autrement petit Dragon, en Latin Dracunculus, nom qu’Etmuler donne mal à propos aux Crinons, qui sont tres-differens de celuy-cy. Ambroise Paré, après avoir rapporté sur cette maladie les sentimens de la plûpart des Grecs, & avoir, comme il se l’imagine, bien refuté les opinions des anciens, dit que le petit Dragon, ou, comme il l’appelle, le Dragoneau, n’est point un ver ni rien d’animé[1], mais seulement une tumeur & un abscés causé par un sang trop chaud ; il en parle comme d’une maladie commune en toute sorte de pays, en quoy

  1. Amb. Par. liv. 8. cap. 13. des tumeurs en particulier.