Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1700.djvu/143

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

se plaignit d’abord d’une grande douleur dans une cuisse, il luy vint prés du talon un petit ulcere, dans lequel paroissoit la tête de ce ver, appelle vene, les Turcs ayant consideré ce mal, le connurent, & dirent que c’étoit une maladie dangereuse ordinaire en Egypte & aux Indes. Un Medecin, qui se connoissoit à cette sorte de maladie, fut appellé, & s’y prit ainsi : il prescrivit d’abord une maniere de vivre convenable, puis prit l’extrémité de cette vene, ou plutôt de ce petit cordon nerveux, la lia à un petit bâton fort menu, qu’il tournoit de tems en tems & fort doucement, jusqu’à ce qu’enfin au bout de quelques jours il parvinst à l’autre extrémité ; c’est-à-dire qu’il eût tiré la longueur de trois coudées, par le moyen de quoy l’Ethiopien fut guery de ses douleurs & de sa maladie, sans l’application d’aucun cataplâme, & sans aucune fomentation : Voila ce que rapporte Lusitanus. On diroit, par ses paroles, qu’il suppose que ce ver n’est qu’un corps membraneux, ou nerveux, & non un animal, mais il declare le contraire bien clairement dans la suite : les Auteurs, dit-il, sont en balance sur la nature de cette ma-