Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1700.djvu/147

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on trouve le lendemain une partie de ce poisson rongée, on en remet une autre le soir, & l’on réïtere la chose jusqu’à trois ou quatre fois, tant pour s’assûrer du sejour du ver, que pour l’attirer par cet appas. Ensuite on prend la moitié d’une coquille de noix, dans laquelle on mêle avec un peu de miel de la poudre de chrystal de Venise & de Sabine, on applique cette coquille sur le nombril, le ver vient à l’ordinaire, & attiré par le miel mange de cette mixtion, qui le fait mourir, aprés quoy on fait avaler à l’enfant quelque médicament abstersif, pour entraîner le ver.

J’aurois beaucoup de penchant à traiter ce ver de fable sans le témoignage d’Etmuler & de Sennert[1], qui me font suspendre mon jugement. Le premier assure que Michaël a guéri de ce ver plusieurs enfans, en observant la methode que nous venons de décrire :[2]le second rapporte aussi l’autorité d’un témoin oculaire, qui est Bringgerus[3], lequel dit qu’u-

  1. Etmul. de morb. infant.
  2. Sennert. lib. 3. part. 1. de morb. ab lomb. cap. 4.
  3. Bringg. in Epistolâ observ. D. Philippi Hoecsteri decadi 6. annexâ.