Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1700.djvu/148

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ne petite fille de six mois ayant une fiévre, dont elle ne pouvoit guérir, la mere soupçonna que c’étoit un ver au nombril, & que pour l’en guérir, elle mit tout vivant sur le nombril de l’enfant un de ces goujons, le lia avec des linges, & l’y laissa vingt quatre heures ; que le ver mangea le poisson, & n’y ayant laissé que les arestes, se retira dans la vene, ce sont ses termes. Que la mere renouvellant tous les jours l’appas, la même chose arrivoit ; que huit ou dix jours aprés les linges appliquez sur le nombril étant tombez, entraînerent le poisson & le ver qui le mangeoit ; que ce ver n’avant pû rentrer dans le vaisseau umbilical, fut trouvé mort sur le ventre de l’enfant ; qu’il étoit rond & jaunâtre, avoit un demi pied de long, & une peau plus dure que celle des vers ordinaires.

Rupert, amy familier de Sennert[1], rapporte une histoire semblable d’un enfant de même âge, lequel passoit les nuits dans de grandes agitations, crioit & rendoit des matieres vertes & souvent cendrées, qu’on auroit prises pour de la

  1. Sennert. lib. 3. part. 10. cap. 4.