Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1700.djvu/156

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qu’entre les scorpions les uns en ont quatre, les autres six, & les autres huit, & que les vers, qui rongent la pierre, & dont nous avons parlé plus haut, en ont jusqu’à dix. D’ailleurs, si ce sont des narines, il y a autant de sujet de s’étonner qu’il y en ait quatre ; puisqu’il semble que la plûpart des animaux soient autant fixez à deux narines, qu’à deux yeux.

Ce ver, ainsi que nous l’avons dit, n’est pas sorti entier ; & selon toutes les apparences, il auroit eu encore plusieurs aulnes, si le reste ne s’étoit pas rompu ; car comme la queuë de cette sorte de ver est fort mince & étroite, il est aisé de juger que l’endroit où celuy-cy s’est rompu étant assez large, il falloit qu’il y eût encore une grande étenduë de-là jusqu’à la fin de la queuë, étant vray semblable que la queue alloit en étrecissant peu à peu avec la même proportion que le cou. Je conserve ce ver dans un vaisseau de verre rempli d’eau de vie. Sitôt que je l’y eus mis, il rendit une liqueur blanche comme du lait : ce qui n’étoit que le chyle, donc il s’étoit nourri dans le corps du malade ; je changeay l’eau de vie, il en rendit encore, & ainsi jusqu’à trois fois.