Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1700.djvu/161

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vent sortir, il est à juger que c’est par les petites ouvertures, que nous avons dit être aux mammelons, ou par quelque autre issuë, qui est peut-être sous les anneaux des articulations, ces anneaux pouvant être comme les branchies des poissons, lesquelles s’ouvrent & se ferment.

Quand les œufs sont sortis du ventre du ver, ils grossissent, & ne pouvant prendre dans les intestins assez de nourriture, pour se developer entierement, & y faire éclorre leur ver, ils sont entraînez avec les excremens ; la raison pourquoy ils n’y trouvent pas assez de nourriture, c’est que le ver, d’où viennent ces œufs, consume seul toute la nourriture qui leur seroit necessaire ; car il faut remarquer que cette sorte de ver se nourrit de chyle, aussi celuy-cy en étoit il tout plein quand il est sorti, & il en rendit beaucoup quand je l’eus mis dans l’eau de vie, ainsi que je l’ay fait observer. Or, comme le chyle est un suc, dont il ne se fait chaque fois qu’une fort petite quantité, ainsi qu’il est aisé de le reconnoître par l’abondance du marc, qui se déchargé par le rectum, il est impossible que ce ver, se nourissant de ce suc, en laisse assez pour la nourri-