Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1700.djvu/160

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roît par le microscope un amas incroyable de petits œufs, tous separez les uns des autres, en sorte qu’en cas que ces œufs fournissent les petits grains, qu’on trouve dans les excremens des personnes qui ont ce ver, il ne faut pas s’étonner qu’ils en puissent fournir une si grande abondance.

Hippocrate dit que c’est une erreur de prendre ces petits corps pour les productions de ce ver, mais il est à croire que si les microscopes avoient été en usage de son temps[1], & qu’il eût fait l’experience que je viens de rapporter, il auroit eu une autre pensée, cela se void aisément par la raison qu’il apporte, pour confirmer son opinion ; car, dit-il, comment un ver si plat & si mince pourroit-il contenir un si grand nombre d’œufs, pour produire toutes ces portions cucurbitaires, qui se trouvent dans les excremens de ceux où il est. Aristote parle de ces petits corps cucurbitaires dans son Histoire des animaux, & dit que ce sont véritablement des productions qui sortent du corps de ce ver[2]. Quant à l’endroit, par lequel elles peu-

  1. Hipp. lib. 4. de morb.
  2. Arist. Hist. animal. lib. 5. cap. 19.