Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1700.djvu/169

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ensemble, se pût mouvoir en arc, & que le reste de cette chaîne suivit les mouvemens d’une tête & d’un cou si deliez, si tout cela ne faisoit ensemble un même corps. D’ailleurs on void dans ce ver des proportions, qui ne permettent pas de douter que ce ne soit un seul animal.

Lusitanus rapporte l’Histoire d’une Dame, qui rendit un ver assez semblable à celuy-ci. Une Dame, dit-il, qui se portoit bien d’ailleurs, se sentit tourmentée d’une petite toux, & peu après rendit par la bouche un ver tout vivant, mais si extraordinaire, poursuit-il, que je n’en avois jamais vû un pareil ; il étoit long de quatre coudées, large de la moitié de l’ongle, fort blanc, semblable à la substance des intestins, & tenant quelque chose de la depoüille d’une couleuvre ; il avoit une tête en forme de poireau, & depuis cette tête un corps tout plat, qui alloit en étrécissant vers la queuë. Ce ver, ajoûte-t-il, n’étoit qu’un seul corps, ayant plusieurs articles semblables à des graines de citroüille[1], & ces portions,

  1. Amat. Lusit. curat. medicin. cent. 6. curat. 74.