Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1700.djvu/173

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craignant que ce ne fût une portion des intestins, au lieu de tirer le ver tout-à-fait, le voulut faire rentrer, & à force de le manier le rompit ; le bout, qui sortoit, se retira dans le corps : on jetta sur le carreau ce qui s’étoit detaché, & aussitôt ce morceau de ver se tourna en plusieurs figures spirales ; ensuite on le jetta dans de l’eau, où il se mit en cercle, & ne remua plus. Mouvemens qu’il n’auroit pû faire sans doute, s’il n’eût été animé.

On pourroit dire que Mercurialis ne parle que du Tænia ordinaire, quand il dit que le ver plat n’est pas un animal ; mais il se sert d’une autorité d’Hippocrate, par laquelle on void évidemment qu’il entend parler de celuy dont le même Hippocrate fait mention au de Livre des Maladies, qui est celuy que nous appelions Solium, lequel est veritablement animé : ce prétendu ver, écrit Mercurialis, n’est point un animal, mais quelque chose qui y ressemble, & comme l’a dit Hippocrate, poursuit-il, une matiere née dans les intestins, laquelle represente en quelque façon la figure d’un animal.