Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1700.djvu/174

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Cet Auteur fait voir par ces paroles, bien peu de fidelité dans sa citation. Hippocrate ne dit point que c’est une matiere qui ressemble à un animal, mais au contraire que c’est un animal qui ressemble à une peau blanche, qui se seroit separée des intestins : ce qui est bien different[1]. Hippocrate appelle même ce ver un animal d’une grandeur extraordinaire, tanta magnitudinis animal, après quoy il dit qu’il ressemble à une peau blanche, qui se seroit détachée des intestins. Expliquant ensuite comment ce même ver peut se former dans le fœtus au ventre de la mere, il dit que lorsque le lait & le sang de la mere viennent à se corrompre, pour être trop abondans, la partie douce de ce lait & de ce sang, venant à se convertir en pus, il s’y produit un animal, animal isthic generatur. On peut voir par-là comme il ne faut pas toujours s’en fier sur la parole de ceux qui citent Hippocrate. Chacun veut l’avoir pour soy, & comme si c’étoit un crime d’avoüer qu’on est d’un autre sentiment que luy ; on aime souvent mieux luy imputer ce

  1. Hip. lib. 4. de morb. art. 27.