Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1700.djvu/198

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melles pleines. Il faut remarquer que cette nourrice étoit grasse, de bonne couleur, & ne se plaignoit d’aucune incommodité, sinon que lors qu’elle étoit long-tems sans manger, il luy prenoit des étourdissemens.

Une autre, âgée de trente ans, assez maigre, un peu pâle, & d’un temperament vif, me vint trouver le six de Fevrier de l’année 1699. me disant que son lait luy avoit manqué tout d’un coup ; j’examinay son sein, que je trouvay fort vuide, & d’où il fut impossible de tirer une goute de lait ; le mammelon étoit plein de fentes, semblables à celles qui viennent quelquefois aux lévres. Autour du mammelon paroissoit un cercle beaucoup plus pâle que celuy qu’on a coûtume de voir aux mammelles de certaines nourrices : je ne me tins pas à cet examen, je voulus sçavoir de quelle qualité étoit l’urine de cette femme, & son urine me parut d’abord assez belle, mais l’ayant laissé reposer, je la vis, qui de transparente qu’elle étoit, devint trouble & blancheâtre, ainsi qu’il arrive aux urines de plusieurs malades. Aprés cela je demanday à la nourrice si elle ne sentoit point