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d’une commune voix qu’elle étoit enceinte : ce qui fut cause qu’on ne luy fit aucun remede. Cette fille, ainsi dépourvuë de secours, tomba dans une sécheresse universelle de tout le corps, & mourut peu de tems aprés. On l’ouvrit, & au lieu d’un enfant, qu’on s’attendoit de trouver dans la matrice, on trouva dans les intestins un grand amas d’eaux & un ver plat, qui occupoit toute la longueur des boyaux.

Nous avons observé que nôtre pleuretique se trouva gueri sitôt aprés la sortie de son ver : il ne faut point finir ce Chapitre sans examiner comment s’est pû faire cette guerison.

Nous remarquerons premierement qu’il n’est pas étonnant de voir des pleuresies vermineuses ; on en void souvent, & plusieurs Auteurs en font mention. Gabucinus entre autres en rapporte une[1], dont la guérison a beaucoup de rapport avec celle-cy : Il raconte qu’une fille ayant tous les symptomes ordinaires aux pleuretiques, une douleur picquante au côté, une toux séche, un poulx dur & recurrent, une courte haleine & une fiévre

  1. Gabuc. de Lumbr. Cap. 13.