Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1700.djvu/205

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continuë, il remarqua que le corps de cette fille étoit tantôt froid, tantôt chaud, & que lors qu’il y avoit de la chaleur, une des jouës rougissoit, & que l’autre demeuroit pâle ; que sur cela il donna à la malade un medicament contre les vers, lequel en fit sortir une grande quantité, aprés quoy la pleuresie cessa.

C’est ce que nous avons vû arriver dans nôtre malade, il s’est trouvé gueri de sa pleuresie presque aussitôt aprés la sortie du ver. Voicy comment ce rétablissement se peut expliquer.

On sçait que la pleuresie est une maladie entretenuë par le sejour d’une humeur, arrêtée dans la plevre : or, je dis que le sejour de cette humeur étoit entretenu par celuy du ver, & voicy comment. Rien n’est plus capable de resoudre une humeur arrêtée, que l’abondance & la vivacité des esprits animaux ; ces esprits se produisent par le moyen de la distribution, qui se fait d’un bon sang à tout le corps, ce bon sang se fait du bon chyle ; or le bon chyle est devoré par ce ver, qui en consume la partie la plus subtile & la plus delicate, comme il est facile de le juger par la structure de son cou,