Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1700.djvu/212

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abonde en Alcali : est-on replet, les Acides sont en plus grande abondance : les yeux d’écrevices vous rafraîchissent, ce sont aussi tôt les Alcalis de l’écrevice, qui émoussent la pointe des acides : le vin vous échauffe, ce sont les Acides du vin, qui augmentent les acides de vôtre sang, & donnent à ce sang un trop grand mouvement : Les feüilles d’un arbre tombent-elles en Automne, les alcalis ont émoussé les acides, & empêchent le mouvement necessaire à la vie : Les fruits sont-ils abondans, c’est que la terre, qui les nourrit, abonde en acides : Y a-t-il peu de fruits, c’est qu’il y a trop d’alcalis. J’attends que bientôt, si on demande pourquoy la Seine charie des glaçons en hyver, & rompt quelquefois les ponts, on répondra que cela vient des acides & des alcalis ; car l’eau se figera par les acides de l’air, lesquels fixeront les alcalis, & les parties de pierre & de bois, que les glaces rompront, ne se seroient point rompuës, si les acides, qui se sont insinuez dans leurs pores, ne les eussent rendu cassantes. Ainsi pourquoy le feu consume-t’il une maison ? c’est que les acides & les alcalis sont mis en mouvement.