Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1700.djvu/211

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revenir à Paris, où huit jours aprés il mourut : on l’ouvrit, & on luy trouva les intestins tous remplis de vers, & sur tout le colon. Je ne puis m’empêcher à ce sujet de remarquer icy en passant qu’on met les Acides & les Alicalis à trop d’usages & que l’abus, que les demi-Sçavans font tous les jours de cette Doctrine, est quelque chose de pitoyable : c’est une induction mal tirée de quelques experiences de chymie qu’ils allient avec la Philosophie de Decartes ; ils empruntent de ce Philosophe les corpuscules & la combinaison de la matiere, ils y joignent les Acides & les Alcalis, que la Chymie leur découvre, & croyent par ce moyen avoir trouvé la clef & le denoüement de toute la Physique. Avez-vous la fiévre, c’est, disent-ils, que les corpuscules du sang sont en mouvement, & que les Acides venant à rencontrer les Alcalis, produisent une fermentation plus ou moins grande, selon la proportion des uns ou des autres. Manquez-vous d’appetit, c’est qu’il n’y a pas assez d’Acide dans l’estomach, & que le peu, qui s’y en trouve, est émoussé par la grande quantité des Alcalis : est-on d’un tempérament sec, on