Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1700.djvu/234

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Chapitre VI.

Des moyens de se garantir des Vers.



On ne peut être préservé des Vers aprés sa mort, & celuy qui meurt au milieu de l’abondance, plein de force & de richesses, dont le corps est rempli du meilleur suc[1], & dont les os sont comme penetrez de la moëlle qui les a nourris, sera mangé de ces insectes dans le tombeau, comme le plus malheureux & le plus pauvre, tout ce que l’homme peut prétendre est de s’en garantir pendant sa vie ; c’est de quoy nous allons tâcher de donner quelques moyens.

Trois choses nous rendent sujets aux vers, le mauvais air, les mauvais alimens, & le mauvais usage des bons ; c’est-à-dire, que pour se préserver des vers, il faut respirer un bon air, éviter certains alimens, & user avec regle de

  1. Iste moritur robustus, dives & felix, viscera ejus plena sunt adipe, & medullis ossa illius irrigantur, alius vero moritur in amaritudine animæ, alisque ullis opibus, & tamen simul in pulvere dormient, & vermes operient eos. Job cap. 21 v. 24.