Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1700.djvu/236

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toute pleine de ces animaux, ne peut qu’introduire dans le corps une grande quantité de vers, & de semences à vers ; qu’elle soit remplie de vers, c’est un fait, dont tout le monde se peut convaincre par ses yeux : Et puisque nous en sommes là-dessus, il ne sera pas inutile de rapporter tout ce qui s’observe à ce sujet dans le vinaigre par le moyen du microscope. La premiere chose est, qu’il y a dans le vinaigre un tres-grand nombre de vers faits comme des anguilles, dont les uns sont vivans & les autres morts ; que les premiers vont & viennent, ainsi que des poissons, & que les autres demeurent au fond, où ils se corrompent peu à peu, & où ils forment comme une legere fange, d’où naissent ensuite d’autres Vers. La seconde, que plus le vinaigre est fort, & plus on y remarque de vers. La troisiéme, que quand le vinaigre est dans le tonneau, il y a plus de vers vivans, & que quand il est en bouteilles, il y en a plus de morts. La quatriéme, que si on passe le vinaigre par un couloir, on n’y remarque de trois jours aucun ver, après quoy il en vient d’autres. La cinquiéme, que quand on a jetté quatre ou cinq gou-