Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1700.djvu/238

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sujettes aux vers, & Spigelius raconte qu’ayant été appellé, pour voir cette Dame Allemande[1], dont nous avons parlé plus haut, laquelle rendit un morceau de ver plat, qui fit tant de mouvemens, & l’ayant interrogée sur l’état où elle s’étoit trouvée auparavant, & sur sa maniere de vivre, il apprit d’elle qu’étant fille elle étoit fort sujette aux vers ronds, qu’alors elle mangeoit souvent du lait caillé, aimoit sur tout le lait aigre, & toutes les choses aigres.

La plûpart des choses aigres engendrent des vers, & si on l’observe bien, on verra que tous les enfans, qui ont des vers, ont l’haleine aigre : ce qui ne doit point paroître étonnant, si l’on fait reflexion, que les vers naissant dans une matiere corrompuë, doivent necessairement naître dans une matiere aigre, rien ne se corrompant qu’il ne s’aigrisse.

Quant aux pignons, dont on assaisonne la plûpart des viandes en plusieurs Provinces ils engraissent, font une bonne nourriture, conviennent dans la phtisie, dans la strangurie, dans l’acreté de

  1. Spig. de lumbr. lat. cap. 15.