Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1700.djvu/255

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on se met à des lectures longues & appliquantes d’abord aprés les repas. J’ay vû un jeune homme en Province, qui pour avoir étudié jour & nuit, tomba malade d’une fiévre lente, dont les Medecins attribuerent la cause à une grande chaleur produite par les efforts de l’étude ; en sorte qu’ils ne songerent qu’à le rafraîchir avec l’eau de poulet & les quatre semences froides, mais tout cela ne servant de rien, un certain Paysan donna au malade d’une racine que je sçay, & que je nommeray dans le Chapitre neuviéme, laquelle luy fit rendre par le bas une si grande quantité de vers, que les Medecins avoüerent qu’ils n’avoient pas connu la maladie : je ne fais pas difficulté de rapporter cet exemple, veu qu’il n’est pas nouveau de voir des gens sans lettre & sans science connoître quelquefois mieux les maladies & les remedes des maladies, que certains prétendus Sçavans, qui font consister tout l’Art de la Medecine à concerter des systemes ingenieux, à mépriser ce que les Anciens ont remarqué, & à préferer leurs propres imaginations à tout ce que l’experience de ceux qui nous ont devancez