Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1700.djvu/259

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ment de la maladie le signe est mauvais, parce que la fermentation des humeurs n’étant pas encore faite, ils ne peuvent gueres sortir qu’à cause de l’âcreté de la matière, ainsi que l’observent la plûpart des Medecins, & que l’a remarque M. Tauvri dans son Traité des Maladies aiguës

Levinus Lemnius[1] voulant rendre raison de ce signe, dit que les vers connoissent par une certaine sagacité naturelle la ruïne prochaine du corps où ils sont, & que c’est pour cela qu’ils abandonnent la place. Il ajoûte qu’ils sont en cela semblables aux loirs & aux souris, qui prévoyant, dit-il, que la maison où ils sont va tomber, l’abandonnent quelquefois plusieurs mois à l’avance. Sans mentir Levinus Lemnius juge bien favorablement de la prudence & de la sagesse des vers, de celle des loirs, & de celle des souris ; pour moy, qui ne sçaurois croire que ces animaux soient si intelligens, j’estime qu’il vaut mieux s’en tenir à la raison que nous avons apportée.

  1. Levin. Lemn. de occultis naturæ mirac. lib. 1. cap. 22.