Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1700.djvu/319

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riture douce, s’en remplissent si fort, qu’ils sont obligez de crever ; & comme les choses douces, étant prises avec abondance, lâchent le ventre, il faut necessairement que les vers sortent ou morts ou mourans.

On parle d’un certain moyen, pour tirer du corps les vers, comme on tireroit des poissons de l’eau, c’est d’attacher à un fil quelque appas, qui attire les vers, & puis de faire avaler cet appas, ayant soin auparavant que le malade demeure quelque tems sans manger, pour affamer les vers, & les obliger à venir à ce qui se presente, on tire ensuite le fil, & le ver vient, dit on, avec l’appas.

Schenchius rapporte un exemple de cet artifice, & dit qu’on tira un jour par ce moyen un serpent du corps d’une femme, en se servant d’un appas composé de miel & de farine ; mais il ajoûte qu’on y mit un ameçon. Cet expedient peut être bon, pour tirer de l’estomach des animaux entrez par la bouche, comme il en est entré quelquefois à quelques personnes en dormant sur l’herbe ; mais pour tirer des vers engendrez dans le corps, c’est une pratique sur laquelle je ne veux rien dire ; quel-