Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1700.djvu/342

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moi ce ver tout desseché, & je le conserve avec soin dans mon Cabinet.

L’année derniere une Dame de qualité de cette Ville me consulta sur un mal de matrice qu’elle avoit, elle me dit qu’elle sentoit un froid incommode à la region de l’umbilic, & au bas ventre ; comme elle se plaignoit outre cela d’une douleur de tête, je luy ordonnay des pilules cephaliques, qui la purgerent bien, & luy firent rendre par le bas un morceau de ver plat long de neuf palmes, de la même largeur, & de la même figure que celuy que je vous ay décrit dans ma premiere Lettre.

Il y a quelques années que je délivray d’une dangereuse & longue maladie une petite fille, qui fit un ver tout semblable, la negligence de ceux qui étoient auprés d’elle, fut cause qu’on jetta une partie de ce ver, dont il ne resta qu’une portion, qui est venuë jusqu’à moy ; quand on passe le doigt sur ces sortes de vers, on les sent raboteux d’un côté, & unis de l’autre : il ne m’est jamais arrivé d’en voir d’entiers. Je passe plusieurs exemples semblables, à cause de mon peu de loisir. Adieu.