Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1700.djvu/348

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même coup, il arrive souvent que ceux qui ont resisté à l’effort des medicamens, étant ainsi contrariez, mordent les intestins & les percent ; il y a une précaution à prendre contre ce danger, c’est de ne point demeurer long-tems sans manger. Bien des meres ont besoin de cet avis, elles qui croyent la plûpart, que quand leurs enfans ont des vers, il faut les faire jeûner, pour éviter, disent-elles, la corruption ; ne prenant pas garde qu’en voulant ainsi éviter un mal, elles exposent leurs enfans à être devorez des vers. Ces nimaux, lorsqu’ils sont trop affamez, ne manquent point de percer tôt ou tard le lieu qui les renferme.

Il y a quelques années qu’une bonne Dame prés de Versailles, à qui on avoit donné un enfant à sevrer, me dit qu’elle croyoit que son enfant avoit des vers, & me demanda quel remede on luy pourroit faire ; j’examinay le visage de l’enfant, ses yeux, son poulx, son ventre ; & ayant jugé qu’il avoit effectivement des vers, je conseillay à cette Dame de luy donner quelque peu de coraline de tems en tems dans sa boüillie ; ce remede ayant