Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1700.djvu/365

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entretenir & à nourrir le ver spermatique ; en sorte que de tous ces vers, il n’y a que celuy qui vient à rencontrer ce point, lequel croisse, & devienne fœtus ; & que les autres meurent enfin faute de pourriture, comme des grains qui ne sont pas en bonne terre. Il est plus naturel de supposer le systeme des œufs, & de leur donner seulement un autre usage, qui est premierement de recevoir, & puis d’envelopper & de nourrir le vermisseau. Or, voicy comme la chose se peut entendre. Quand l’œuf s’est détaché de l’ovaire, & qu’il est tombé dans la matrice, ces vers spermatiques, qui sont tous dans un mouvement continuel, vont dans toute la cavité de la matrice ; ils rencontrent cet œuf, ils tournent à l’entour, ils courent dessus ; & comme l’endroit, par lequel l’œuf s’est détaché de l’ovaire, ressemble à celuy par lequel les fruits se détachent de leur queue, c’est-à-dire que cet endroit laisse une petite ouverture, il est aidé de comprendre qu’entre tant de vers, il n’est pas possible qu’il n’en entre quelqu’un dans l’œuf par cette ouverture. Or, la cavité de l’œuf est petite & proportionnée au volume du ver,