Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1700.djvu/366

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qui ne peut se replier pour sortir ; en sorte qu’il est obligé de demeurer enfermé dans l’œuf, où en même tems il ne peut entrer d’autre ver à cause de la petitesse du lieu occupé. Un de mes amis, Docteur de la Faculté de Medecine de Paris, homme extrémement éclairé dans la Physique, & dont j’ay déjà parlé dans le Chapitre III. Article II. est de sentiment, qu’à l’ouverture de cet œuf il y a une valvule, qui permet au ver d’entrer dans l’œuf, mais qui l’empêche d’en sortir, parce qu’elle se ferme de dedans en dehors ; que cette valvule est tenuë en arrest par la queuë du ver, qui donne contre la valvule ; en sorte qu’alors elle ne peut pas même s’ouvrir de dehors en dedans : ce qui est cause qu’un autre ver n’y sçauroit entrer, & cette opinion paroît fort vray-semblable. S’il tombe plusieurs œufs dans la matrice, il entre un ver dans chaque œuf, & alors une femme devient grosse de plusieurs enfans, ces enfans ayant chacun leur œuf, doivent par consequent être enfermez chacun dans des enveloppes à part, & c’est ce que l’experience fait voir.

La femme n’est pas toujours grosse du