Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1700.djvu/367

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même jour qu’elle a conçû. Par conception j’entends la première action, par laquelle l’humeur spermatique est retenuë dans la matrice, aprés que l’œuf y est tombé. La matrice se ferme alors exactement, comme l’on sçait, & la matiere qui y est entrée n’en peut échaper ; voila ce qui fait la conception. La grossesse arrive lorsque le ver est entré dans l’œuf ; car il y croît alors, & y devient fœtus : or, il n’y entre pas toûjours aussitôt que la femme a conçû, il se passe quelquefois plusieurs jours, & c’est ce qui fait que les femmes se trompent si souvent, lorsqu’elles veulent juger du tems de leur grossesse, parce qu’elles ne la comptent jamais que du jour auquel elles croyent avoir conçû. Il peut même arriver que ces vers demeurent plusieurs Semaines dans la matrice avant qu’il en entre un dans l’œuf, car ils ne meurent pas sitôt, & si vous enfermez dans une phiole l’humeur spermatique d’un chien, & que vous bouchiez bien la phiole, vous y en verrez encore de vivans plus de sept jours aprés, dont quelques-uns mêmes auront autant de mouvement que les premiers jours. Or, comme la matrice est bien