Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1700.djvu/370

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soient des mouches & des papillons, quoiqu’ils deviennent tels dans la suite, ni que le pepin d’une poire soit un poirier, parce qu’il en doit sortir un poirier ; de même nous ne devons pas dire que les vers spermatiques, qui sont encore dans le corps de l’homme, soient de petits enfans, quoiqu’ils doivent devenir tels dés qu’ils seront entrez dans la matrice, ou plûtôt dans l’œuf contenu dans la matrice.

Je prévois icy la pensée de la plûpart des Lecteurs, il me semble leur entendre dire que c’est une chose inconcevable, que dans l’homme, par exemple, un si petit ver soit, sinon un enfant, du moins l’abregé d’un enfant, & que ce que nous appellons formation du fœtus, ne soit qu’un simple developpement, & un simple accroissement de parties ; que pour cela, il faudroit supposer une infinité de parties organiques dans ce ver, & dire par consequent que ces parties sont d’une petitesse infinie ; que d’ailleurs dans ce systeme, il faut supposer necessairement que le ver spermatique, non seulement renferme l’abregé de l’animal qui doit naître, mais qu’il renferme encore l’abregé de tous ceux qui naîtront de cet