Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1700.djvu/372

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c’est qu’un grain de sable divisé en cinquante mille parties : mais n’en mettons pas tant, contentons nous de dire en mille parties, pour n’effrayer personne, il faut donc admettre qu’il y a des animaux mille fois plus petits qu’un grain de poussiere, qu’à peine nous pouvons voir. Ce n’est pas assez, ces animaux mille fois plus petits qu’un grain de sable, ont un mouvement comme les autres animaux : ils ont donc des muscles pour se mouvoir, des tendons, & une infinité de fibres dans chaque muscle, & enfin du sang ou des esprits animaux extrémement subtils & déliez, pour remplir ou pour faire mouvoir ces muscles, sans quoy ils ne pourroient pas transporter leur corps en differens lieux. Il faut donc admettre des parties encore plus petites que ces animaux. L’imagination se perd dans cette pensée, elle s’étonne d’une si étrange petitesse ; mais elle a beau se revolter, la raison nous convaint de l’existence de ce que nous ne pouvons concevoir.

Ce qui fait nôtre erreur en cecy, est que nôtre vûë étant bornée, nous pensons que l’étenduë le soit aussi ; & au contraire l’étenduë est infinie en un sens,