Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1700.djvu/373

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

& une petite partie de matiere, qui se cache à nos yeux, est capable, comme dit l’Auteur de la recherche de la verité, de contenir un monde, dans lequel il se trouveroit autant de choses, quoique plus petites à proportion, que dans le monde où nous vivons. Tous les animaux ont d’autres animaux, qui les devorent, & qui leur sont peut-être invisibles, de sorte que ce qu’un ciron est à nôtre égard, ces animaux le sont à un ciron, & peut-être, comme dit si bien le même Auteur, qu’il y en a dans la nature de plus petits, & de plus petits à l’infini, dans cette proportion si étrange d’un homme à un ciron. Nous avons des demonstrations évidentes de la divisibilité de la matière à l’infini, & cela suffit, pour nous faire comprendre qu’il peut y avoir des animaux plus petits & plus petits à l’infini.

Aprés tout, y a-t-il quelque portion de matiere, dont la petitesse puisse borner le pouvoir de Dieu dans la formation de ces petits animaux, non plus que d’aucune autre chose ?

L’experience nous a déjà détrompez en partie, en nous faisant voir des animaux mille fois plus petits qu’un ciron.