Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1700.djvu/376

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rapport à des espaces immenses, que nous pouvons imaginer toûjours plus grands & plus grands à l’infini.

Dieu auroit pû faire des hommes, à l’égard desquels nous ne serions que la millieme partie d’un ciron. Il en auroit pû faire d’autres, à l’égard desquels ceux-là même seroient petits ; que serions-nous par rapport à ces plus grands ? Ils nous chercheroient peut-être avec des microscopes, & ne nous trouveroient pas. Nôtre petitesse leur seroit incompréhensible, & si quelques Philosophes parmy eux, les vouloient assûrer de nôtre existence, ils regarderoient, sans doute, leurs discours comme de belles fictions. Mettons-nous à la place de ces hommes, considerons le tort que nous aurions de ne pouvoir comprendre qu’il y eût des hommes si petits par rapport à ce que nous serions, & avoüons que nulle petitesse, quelque inconcevable qu’elle soit, ne doit nous donner le moindre scrupule, & que s’il n’y a pas d’autre difficulté dans le sisteme, que nous venons de proposer, rien ne doit nous empêcher de l’embrasser.