Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1700.djvu/375

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est, peut-être entièrement formé. On void des grenoüilles dans les œufs des grenoüilles ; on verroit, sans doute, encore d’autres animaux dans leur germe, si l’on avoit assez d’adresse & d’experience pour les découvrir ; il y a donc de l’apparence que tous les corps des animaux, qui sont nez depuis le commencement du monde, & qui naîtront jusqu’à la consommation des Siecles, ont été créez dans les premiers individus mâles de chaque espece. On pourroit pousser plus loin cette pensée, si l’on ne craignoit avec l’Auteur de la recherche de la vérité, de penetrer trop avant dans les ouvrages de Dieu.

Tenons-nous-en à ce grand principe, que rien n’est grand ni petit en soy, qu’il ne l’est que par rapport à nôtre corps ; & qu’ainsi il ne s’ensuit pas qu’il le soit absolument, puisque nôtre corps n’est pas une mesure certaine, sur laquelle il faille juger de ce que peut être l’étenduë des autres corps. Nous sommes nous-mêmes tres-petits par rapport à la terre, encore plus petits par rapport à l’espace contenu entre nous & les étoiles fixes, plus petits encore, & plus petits, à l’infini, par