Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1700.djvu/91

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mes & moitié brutes : on verroit des branches d’arbre naître au corps des animaux, des membres de poissons s’unir avec des membres d’animaux terrestres, & des chymeres ravager les campagnes par les feux qu’elles vomiroient. Que s’il n’arrive rien de tel, poursuit ce Philosophe, il faut necessairement avoüer que c’est que toutes choses naissent de certaines semences qui les fixent, & qu’il y a en tout cela une cause determinante qui ne peut varier. Cette cause n’est autre chose, selon le même Lucrece[1], que les semences mêmes qu’on doit regarder comme autant de formes inalterables limitées dans le nombre de leurs differences, & sans limites dans celuy de leurs individus, lesquelles demeurent[2] cachées dans tous les êtres, & sont, dit-il, comme autant de sceaux & de caracteres invariables d’où viennent toutes les figures differentes qui constituent les especes.

  1. Primordia rerum, &c. Lucret. ibid. Carmin. 522.
  2. Invenies igitur multarum semina rerum.
    Corpore cœlare & varias cohibere figuras

    Lucret. ibid. Carmin. 675