Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1741, tome I.djvu/111

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rent cachées dans[1] tous les êtres, & sont dit-il, comme autant de sceaux & de caracteres invariables, d’où viennent toutes les figures différentes qui constituent les espéces.

Chaque animal a donc en soi une matière propre à produire un animal son semblable, soit par l’accouplement, soit sans accouplement. Cette matiere multiplie plus ou moins, selon la nature du lieu où l’animal se rencontre. Les Insectes par exemple, se trouvant dans un lieu propre à leur nourriture, y déposent quantité d’œufs, ces œufs produisent d’autres Insectes, ces Insectes d’autres œufs, & toujours ainsi jusqu’à l’infini. Or comme ces œufs sont fort petits & fort legers, il est facile de juger qu’ils peuvent être épars dans l’air, dans l’eau & sur la terre, par le moyen des vents & des pluyes, & que se conservant de la même maniére dont se conservent les graines des plantes, ils se reveillent aussi-tot qu’ils trouvent une matiere & une chaleur convenable. Il s’ensuit que ces œufs peuvent s’introduire souvent dans les mixtes, qu’ils

  1. Invenies igitur multarum semina rerum, corpora celare & varias cohibere figuras, ibid. Carm. 675.