Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1741, tome I.djvu/112

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peuvent entrer dans les fruits, non-seulement par dehors, mais avec le suc que la plante tire de la terre, & c’est par ce moyen qu’on peut expliquer d’où vient qu’on voit des Vers dans certains fruits, sans qu’il paroisse sur la peau de ces fruits, aucune trace de piqûre. Il s’ensuit de la même raison, que ces œufs peuvent venir dans notre corps avec les alimens & avec l’air. Les semences dont il s’agit, étant ainsi mêlées partout, ou produisent, ou se conservent, ou se détruisent selon que le lieu où elles sont leur est, ou propre, ou indifférent, ou contraire. Car si la matiere surabondante croupissoit en attendant que la chaleur vitale du mixte vînt à l’assujetir & à la transmuer, il est hors de doute qu’il se feroit une fermentation étrangère, & contre nature, qui, par le levain de la matiere inutile infecteroit toute la masse. Mais elles ne s’insinuent pas seulement par le moyen de l’air & des alimens, elles entrent encore très-souvent dans les chairs par dehors, & s’y arrêtent d’autant plus facilement qu’elles sont fort subtiles, & qu’en comparaison de leur subtilité, la plus fine peau du corps est très-