Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1741, tome I.djvu/214

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

onze ans qu’il m’a envoyé dans un bout de plume le Ver Sanguin dont il me parle, j’avois négligé de l’examiner, & que ce n’est qu’au mois de Juin de l’année 1736. que je me suis avisé de le tirer du tuyau de plume où il étoit. Je l’ai trouvé, comme on peut croire, fort desséché, ce qui m’a obligé de le mettre dans de l’eau pour l’humecter, & en mieux discerner les parties ; mais je n’y ai rien vu de bien distinct. Ce qui m’a frappé & à quoi je ne m’attendois pas, c’est qu’au bout de quelques heures, il a teint en couleur de sang, toute l’eau où je l’avois jetté, laquelle étoit assez abondante ; le lendemain j’ai ôté l’eau qui étoit encore plus rouge, & en ai remis d’autre, qui en une nuit est devenue de la même couleur de sang. J’ai recommencé une troisiéme fois, & la même chose est arrivée. Ce qui fait voir qu’il falloit que ce Ver fût bien pénétré de sang, pour pouvoir colorer ainsi l’eau, onze ans après avoir été tiré de la veine.

J’ai voulu réiterer l’expérience