Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1741, tome II.djvu/198

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bable pour expliquer l’action du mercure sur les Vers, est qu’étant composé comme il l’est, de particules extrêmement fines & pénétrantes, ces particules fines s’accrochent avec les sucs épais & visqueux dont le Ver est composé, & y font une division, qui rompant toute la liaison des parties du Ver, ne permet plus par conséquent à l’insecte de vivre.

La raison pourquoi la plûpart des amers tuent ou chassent les Vers, est bien plus facile à rendre ; la mordacité de ces amers parle d’elle-même sur ce sujet, sans qu’il soit besoin de faire là-dessus de grands raisonnemens ; mais ils ne sont pas tous également lumbricides[1] ou lumbrifuges ; c’est ce qu’on va voir par les expériences suivantes. Je délayai, dit Mr Rédi, une assez grande quantité d’aloës dans de l’eau, pour la rendre bien amere. Je jettai dans cette eau quatre Vers de terre ; ils en parurent d’abord très-contrariés, mais ils ne laisserent pas d’y vivre

  1. Lumbricides, c’est-à-dire, qui tuent les Vers. Lumbrifuges, c’est-à-dire, qui les chassent.