Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1741, tome II.djvu/201

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attribuer cette propriété, puisque l’aloës beaucoup plus amer que le semen contra, leur est cependant moins contraire, que le semen contra. On dira peut-être que la force de ce dernier, vient de son odeur, qui est fort pénétrante ; au lieu que celle de l’aloës est fort foible : mais l’absynthe, qui n’a pas moins d’amertume que le semen contra, & qui n’a pas non plus une odeur moins sensible, est cependant, comme le remarque Mr Rédi, moins bonne contre les Vers, que le semen contra. Bien plus, le trifolium fibrinum, qui n’a presque point d’odeur, & qui est très-amer, épargne beaucoup moins les Vers de terre, que ne fait le semen contra, ni l’absynthe. C’est de quoi s’est convaincu Mr Rédi par plusieurs expériences, en jettant dans une forte décoction de cette herbe même desséchée, un certain nombre de Vers de terre ; car ils y sont tous morts en deux, trois, ou au plus vingt-quatre heures, & cela après de violentes convulsions, & un dépouillement entier de leur peau, en sorte qu’ils paroissoient tout écorchés.