Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1741, tome II.djvu/221

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Si l’on demande pourquoi le miel, le sucre, la réguelisse, la mauve, le polypode, & autres choses douces, dont les particules qui s’en détachent sur la langue, picotent & ébranlent vivement les papilles nerveuses de cet organe, sont contraires aux Vers ; je réponds avec Mr le Clerc, que cela provient d’un sel particulier, renfermé dans les substances dont il s’agit, lequel s’introduit par les pointes dans le corps tendre & délicat des Vers, & y produit des déchiremens.

Le sucre, par exemple, qui est si doux, n’est autre chose, qu’un suc épaissi qu’on peut regarder comme le sel essentiel de la plante d’où on le tire, & comme très-peu différent du suc que les Abeilles tirent des fleurs. Or, le miel, ainsi qu’on sçait, est une substance saline sulphureuse, qui fermente aisément, qui fournit un esprit ardent, ce qu’on découvre de même dans le sucre. Quant à la réguelisse, on y sent au milieu de sa douceur dominante, une saveur détersive, qui ne peut procéder que d’un principe salin &