Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1741, tome II.djvu/241

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Il y a une autre précaution à observer quand on fait des remedes contre les Vers, c’est d’interrompre des remedes de temps en temps, & cela de peur que les Vers, trop obstinément attaqués, ne se cantonnent dans les cavités de l’intestin colon, ou qu’ils ne tournent leur corps d’une maniere qui les mette hors d’atteinte à l’action des remedes ; car l’un ou l’autre arrive quelquefois. Ce n’est pas toujours de l’usage opiniâtre des médicamens, que dépend la guérison ; le point est de sçavoir prendre son temps, & dans le traitement d’une maladie, comme dans le gouvernement d’une affaire, la trop grande précipitation est souvent cause qu’on échoue.

Il y a des occasions où c’est un grand remede, pour rétablir la santé, que de suspendre tout remede, & si Pline[1] le jeune dit si bien, en parlant de l’Eloquence, que cet Art ne consiste pas moins à se taire qu’à parler ; on peut bien dire de celui de la Médecine, qu’il ne con-

  1. Accepi non minus interdum oratorium esse tacere, quàm dicere. Plin. jun. Epist. Lib. 7. Epist. 126.